La ménopause est une étape naturelle dans la vie des femmes, généralement entre 45 et 55 ans. Pourtant, elle reste entourée de tabous et d’idées reçues. Fatigue, bouffées de chaleur, troubles du sommeil ou encore sécheresse intime peuvent rendre cette période difficile.
En tant que gynécologue, je souhaite ici partager des informations claires et pratiques pour reconnaître les symptômes, comprendre les conséquences à long terme et découvrir les solutions actuelles
La ménopause correspond à l’arrêt définitif des règles depuis plus d’un an. Elle résulte de l’épuisement de la réserve ovarienne et de la baisse des hormones (œstrogènes et progestérone).
En France, 17 millions de femmes sont concernées.
Environ 500 000 femmes entrent en ménopause chaque année.
Les femmes vivent près d’un tiers de leur vie en post-ménopause.
Présentes chez 75 % des femmes, elles perturbent le sommeil et la qualité de vie.
Insomnies, réveils nocturnes, fatigue diurne qui touche 85% des femmes.
Irritabilité, anxiété, difficultés de concentration se trouve chez plus de 50 % des. femmes.
brulure, douleur lors des rapport sexuel, infections urinaire récidivantes, incontinence.
Ostéoporose : fragilisation des os
La baisse des œstrogènes après la ménopause accélère la perte osseuse. Durant les premières années, les femmes peuvent perdre jusqu’à 2 à 3 % de densité osseuse par an, ce qui favorise l’ostéoporose.
Après 50 ans, 1 femme sur 2 aura une fracture ostéoporotique au cours de sa vie (poignet, vertèbres, col du fémur).
Ces fractures peuvent entraîner des douleurs chroniques, une perte d’autonomie et une diminution de la qualité de vie.
👉 La prévention passe par une alimentation riche en calcium et vitamine D, une activité physique régulière (marche, renforcement musculaire) et, si nécessaire, des traitements spécifiques.
Avant la ménopause, les œstrogènes jouent un rôle protecteur sur le cœur et les artères. Après leur chute, les femmes voient leur risque cardiovasculaire augmenter progressivement :
hypertension artérielle,
augmentation du cholestérol,
rigidité des artères,
risque d’infarctus et d’AVC.
Dix ans après la ménopause, le risque cardiovasculaire des femmes rejoint celui des hommes du même âge.
Il est donc essentiel d’adopter une hygiène de vie protectrice : arrêt du tabac, alimentation équilibrée, activité physique régulière et suivi médical (tension, cholestérol, glycémie).
La carence hormonale entraîne une diminution progressive de l’élasticité et de l’hydratation des muqueuses vaginales et urinaires. Ce phénomène, appelé syndrome génito-urinaire de la ménopause, concerne plus de 70 % des femmes.
Les symptômes les plus fréquents sont :
sécheresse vaginale,
douleurs ou brûlures lors des rapports (dyspareunie),
démangeaisons intimes,
infections urinaires à répétition,
troubles de la continence (pertes urinaires involontaires).
Sans prise en charge, ces symptômes tendent à s’aggraver et peuvent impacter la vie sexuelle, la confiance en soi et le confort quotidien.
On peut appliquer des traitements locaux : gels ou ovules hydratants, œstrogènes locaux à faible dose, laser vaginal ou encore nouvelles solutions comme l’acide hyaluronique.
Activité physique régulière.
Alimentation équilibrée (riche en calcium, vitamine D, oméga-3).
Gestion du stress (yoga, sophrologie, méditation).
Plantes (soja, trèfle rouge, cimicifuga) – efficacité variable.
Acupuncture, hypnose, thérapies cognitivo-comportementales.
Médicaments non-hormonaux pour bouffées de chaleur.
Indiqués en cas de symptômes invalidants, après évaluation individuelle du rapport bénéfices/risques.
Œstrogènes transdermiques (patch, gel).
Progestérone en complément.
Depuis 2024, un traitement non-hormonal, le Fézolinetant (Veozah), cible les neurones responsables des bouffées de chaleur. Il représente une alternative pour les femmes qui ne peuvent pas bénéficier d’un traitement hormonal. Il faut réaliser une surveillance hépatique.
La ménopause n’est pas une maladie, mais une étape de vie. Bien informée et bien accompagnée, chaque femme peut trouver les solutions adaptées pour traverser cette période avec plus de sérénité.
L’essentiel est d’en parler, de consulter régulièrement son gynécologue , sage -femme et de lever les tabous autour de ce sujet universel.
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